Différences entre animateur,
assistant, éducateur, professeur, entraîneur, et expert |
Le jùdô est un art et, comme
tout art, il doit être enseigné. Tout naturellement, les enseignants
de cet art ont diffusé leur savoir à leurs élèves
avec leur propre sensibilité et leur pédagogie personnelle. Le
jùdô
présentant une forme d'éducation adressée principalement
à des enfants, il était donc naturel de légiférer
sur les dispositions nécessaires à mettre en place pour garantir
un bon enseignement.
Afin de promouvoir au mieux la qualité de cette discipline, une première
loi voit le jour dès 1955 qui prévoit que toute personne voulant
enseigner contre rémunération doit passer un diplôme d'état
afin d'avoir la dénomination d'enseigant de jùdô.
Toutefois, grâce à la loi d'antériorité, tout individu
qui était en place se voit décerné le diplôme par
équivalence de titre.
Différence entre instruire, éduquer, former et enseigner
:
Instruire (bâtir) c'est former l'esprit (cognitif), c'est l'aider à
se construire afin qu'il devienne un conscient et responsable.
Éduquer (élever) c'est transmettre des valeurs et des conduites
propre à une société.
Former c'est transmettre un savoir faire.
Enseigner c'est transmettre un savoir.
Avant 1955 : l'enseignement mutuel
Au début de la création du jùdô,
tout le monde portait une ceinture blanche. Jigorô Kanô,
submergé par le nombre de ces élèves décida en 1883
de se faire aider par des élèves-instructeurs (yudansha , porteur
d'un dan
; enseignants)
qu'il distingua en 1892 (1897 ou vers 1886 pour certaines sources) des autres
par une ceinture de couleur opposée à celle des autres (mudansha,
sans dan; élèves) afin de bien les repérer à savoir
le noire. Les élèves instructeurs se faisant de plus en plus nombreux
à cause du nombre d'élève de plus en plus grand, il décida
de différencier les "élèves-instructeurs" des
élèves "d'élèves-instructeurs" et ainsi
de suite jusqu'à obtenir une gradation en 10 niveaux.
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L'enseignement mutuel fut la première forme d'organisation de l'enseignement du début du jùdô au Japon où en France. Le principe de l'enseignement mutuel est que le plus capable servant de maître à celui qui l'est le moins. | ![]() |
Avantages : - une école tout entière peut s'instruire sous la surveillance d'un seul maître. - l'hétérogénéité n'est plus un problème - elle enseigne la coopération, l'autonomie et la responsabilisation Inconvénients : - amoidrissement de l'autorité centrale - dilution des savoirs |
L'assistant de professeur :
Certains contrat
de travail désigne l'enseignant de jùdô
par "animateur sportif". Ceci est une référence au diplôme
qui ont été délivré de 1968 à 1974. En effet,
il existait bien à l'époque trois niveaux d'enseignement : le
Brevet d’État de professeur, le Brevet d’État de moniteur
et le Brevet d’État d'animateur. Ainsi le Brevet d’État
d'animateur a été abandonné en 1974 tandis que le Brevet
d’État de moniteur et le Brevet d’État de professeur
a été respectivement remplacer par le BEES
1er degré et le BEES
2e degré de 1972 à 2012. Un "animateur sportif"
n'est donc même pas le titre d'un CQPAPAM
et en aucun cas d'un BEES
1er degré, d'un BPJEPS,
d'un DEJEPS,
d'un BEES 2e
degré ou d'un DESJEPS.
Il s'agit donc d'une erreur anachronique. Les mondes de l’animation socioculturelle
et de l’enseignement sportif sont très liés. Il existe même
des diplômes communs. Par exemple le BEES
est un équivalent BAFA
et un DEJEPS
un équivalent DEFA. Ainsi si un enseignant n'est autorisé à
enseigner que dans le cadre de sa spécialité il est cependant
tout à fait apte à encadrer dans le cadre de l'animation. L'enseignant
anime son cours pour pouvoir enseigner alors que l'animateur initie pour pouvoir
animer. Il n'est donc pas un enseignant.
—› Rôle du CQPAPAM
Le professseur (ancien Brevet d'État de moniteur puis d'éducateur
sportif) (d'après le site actuel de Jeunesse et sport) enseigne
une discipline à des élèves pour renforcer
l'estime de soi,
le niveau technique
et la santé
physique de l'élève. Étymologiquement, du latin
monitor « celui qui montre, qui avertit, qui guide ».
Le but du pofesseur est l'amélioration du niveau sportif par la recherche
du grade.
Le professseur forme des élèves.
Le sensei, ou « celui qui a vécu avant, l'ancien », souvent
traduit par « professeur », n’est ni forcément quelqu’un
de particulièrement brillant, ni un “maître” de la
discipline, mais seulement une personne qui, précédant les autres
dans les étapes de l’art, peut les guider par son expérience
mais surtout endosse la responsabilité de cette charge. Il doit mettre
en avant l'aspect fonctionnel (ha).
Il dirige le cours et forme des élèves.
—› Rôle du BPJEPS.
Si le terme Sensei est utilisé au Japon pour désigner un professeur, c’est-a-dire celui qui vous transmet une connaissance, en France ce terme a une connotation de « maître » d’art martial et ne devrait être utilisé que par les enseignants étant au minimum 6e Dan (Kyoshi).
L'entraineur de club :
Le but de l'entraineur de club est l'amélioration du niveau sportif par
la recherche du gain en compétition
de club.
Le professseur forme des élèves.
L'entraineur est quelqu’un de très expérimenté dans
la discipline qui, précédant les autres dans les étapes
de l’art, peut les guider par sa pratique. Il doit mettre en avant l'aspect
fonctionnel (ha).
Il dirige le cours et forme des compétiteurs de club.
L'entraineur de club forme des assistants de professeur.
—› Rôle du DEJEPS
L’entraîneur en structure fédérale (ancien
Brevet d'État de professeur) améliore la performance
(seika) d'athlètes pour les préparer à gagner
des compétitions officielles.
Le but de l'entraîneur en structure fédérale est la recherche
du gain en compétition
officielle par l'amélioration du niveau sportif.
Le kantoku, ou « superviseur » est l’entraîneur, le
coach,
celui qui régit tout ce qui est lié à la compétition.
Il définit l’entraînement dans cette optique, tant sur les
plans physique que technico-tactique. Il doit mettre en avant l'aspect fonctionnel
(ha).
Il s’occupe d’équipes de compétiteurs et non de formation
initiale des élèves.
—› Rôle du DESJEPS
(ancien rôle du BEES
2e degré)
L'expert sportif recherche à améliorer les
connaissances dans sa discipline.
L'expert forme des enseignants
d'enseignant.
Le shihan, ou « professeur exemplaire ». Il est âgé,
gradé et sa vie, tout autant que son art et son investissement dans celui-ci
ont valeur d’exemple. Il s’agit d’un titre, d’une reconnaissance
par ses pairs. Il doit mettre en avant l'aspect créatif (ri).
Sa conception du jùdô
influence plusieurs générations de jùdôka par le vecteur des nombreux
professeurs qu’il a formé, qui ont à leur tour formé
des professeurs qui se reconnaissent tous dans cette filiation, ainsi que leurs
élèves.
—› Rôle du B.E.E.S.
3e degré
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1er dan |
2e dan |
3e dan |
4e dan |
5e dan |
6e dan |
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Sensei |
|||||||||
Maître |
Entraîneur |
Professeur |
Professeur de professeur |
||||||
1er Dan |
2e dan |
3e dan |
4e dan |
5e dan |
6e dan et + |
||||
Il n'est cependant pas nécessaire d'attendre le DEJEPS pour commencer à comprendre et le B.E.E.S. 3e degré pour créer son propre style. L'enseignement doit mettre en avant l'aspect structurel (quoi ?; shu) mais aussi l'aspect fonctionnel (pourquoi ?; ha) et laisser place à la créativité (comment ?; ri).
Remarque :
Un enseignant en jùdô
ne doit pas avoir comme objectif principal de former des sportifs mais des jùdôkas.
Réussir sa formation :
Réussir sa formation ne signifie pas montrer des signes de bonne volonté
mais tout faire pour vaincre tous les obstacles, qu'ils soient justes ou injustes,
diminuer le plus possible la possibilité de malchance en se préparant
à toutes les éventualités, en se renseignant auprès
de plusieurs sources pour pouvoir les croiser et enfin de la sueur, du sang
et des larmes.
Par exemple vous pouvez tomber sur un examinateur malveillant vous demandant
des techniques rares et/ou techniquement difficiles à réaliser
comme Sumi
Otoshi ou bien demander de réaliser des parties de katas
très proches comme le Kodokan
Goshin Jutsu et le Kime
no Kata. Si le cas de ces examinateurs malveillant sont à
reconsidérer comme adaptés, ils ne constituent que des obstacles
de plus à surmonter coût que coût et non pas des excuses.